dimanche 27 juin 2010

L'attaque des anges-zombies mangeurs de cerveaux. Chapitre V: Invasion de domicile

Debout dans sa cuisine Stéphane était plutôt désemparé. Il avait entendu des gens crier dans la rue et ce n'était pas exactement des cris de joie. Il avait entendu plus de cris de panique et de hurlements de douleur dans les dernières 15 minutes que dans le reste de ses 30 ans. En excluant les films et la télé, mais quand même... Il prit son téléphone et composa le 911, une chose qu'il aurait dû déjà avoir faite bien avant.

"-Urgence-santé!
- Madame, il se passe quelque chose ici j'ai besoin d'aide! Il y a plein de gens qui crient dehors je ne sais pas ce qui se passe mais ça peut pas être bon!
- Calmez-vous monsieur et dites-moi où vous êtes et ce qui se passe
- Je suis à Montebello sur la rue Napoléon, au...
- Je suis désolé monsieur je dois vous arrêter, on ne peut rien faire à Montebello ce soir, je sais pas pourquoi mais il a l'air de se passer quelque chose de gros, je peux pas vous parler, chaque fois que quelqu'un appelle de là ce soir la ligne se fait couper, on est plusieurs ici à essayer de
- Allo? Allo? Kessé ça... allo? c'est une joke ça là? Vous êtes le 911, vous êtes pas supposés niaiser le monde... allo?"

Stéphane raccrocha en sacrant et remis son téléphone dans sa poche. Il entendit un bruit venant de son toit, puis un autre. Puis d'autres encore. Il entendait quelqu'un marcher sur le toit de sa maison! La situation commençait à devenir un peu trop clairement dangereuse à son goût. Il s'empara de son plus gros couteau de cuisine pour se rassurer un peu.

Il entendit un bruit de verre brisé à l'étage, puis celui de quelque chose de lourd qui tombait par terre. Avec une réticence bien compréhensible, il en vint à la conclusion que la meilleure chose à faire était d'aller voir ce qui venait d'arriver. Il se dirigea vers l'escalier, situé au salon juste à côté.

Une fois au salon il figea et eut un moment de vertige en voyant des pieds dans le haut de l'escalier. Cette frayeur surprise diminua lorsque la personne se mit à descendre maladroitement les marches... Cette démarche de saoûlon rassura un peu Stéphane qui se dit qu'il avait affaire à un fêtard égaré plutôt qu'à un maniaque mal intentionné.

"-Hey! Kessé tu fais là!"

L'individu reprit sa descente hésitante. Stéphane fit un sursaut en voyant le manteau ensanglanté et déchiqueté que portait l'homme. Mais ce fut la blessure à la tête qui l'horrifia vraiment. En voyant l'homme de profil, il vit que tout l'occiput était manquant à l'appel. En fait il ne restait pratiquement que le devant de la tête! Lorsque l'homme tourna vers lui des yeux vides, son réflexe fut de lui lancer le couteau de cuisine. Cet homme était mort! C'était un... zombie?!? Le couteau frappa le mur et rebondit, inutilement, sur une marche devant la créature qui déploya ses ailes et s'élança vers Stéphane.

Stéphane se retourna et attrapa la première chose qui lui tomba sous la main: la poignée du tisonnier de son foyer. Se retournant de nouveau, cette fois vers le zombie, il fit faire un grand mouvement circulaire à son arme de fortune. Le crochet du tisonnier se planta dans l'aile gauche du monstre. Déséquilibré, celui-ci eut un mouvement de recul et plia son aile vers l'arrière. Stéphane tint solidement au tisonnier et sentit les muscles et la peau emplumée se déchirer. Il tira un bon coup et toute la partie extérieure de l'aile arracha. Le crochet dégagé, il se prit un bon élan et frappa, de son tisonnier, le zombie en pleine figure. Il sentit le crâne craquer et vit son adversaire s'affaisser, une aile en lambeaux et le côté gauche du visage défoncé. Sous l'adrénaline, Stéphane redoubla d'ardeur et, de ses coups, réduisit en une bouillie d'os et de chair ce qui restait de la tête du pauvre zombie.

Une fois un peu plus calme, Stéphane reprit ses esprits et réalisa qu'il entendait toujours des pas sur le toit et à l'étage. Peu désireux de répéter son exploit, il décida de quitter sa résidence pour trouver un endroit plus sécuritaire. Il mit rapidement son manteau et, le tisonnier toujours à la main, sortit de chez lui pour faire face à la nuit